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Moïse FLAHAUT tressant une manne.
La tradition de la vannerie en rotin a disparu au Plouy lorsque la famille FLAHAUT a arrêté définitivement son activité de fabrication de paniers à bûches, de mannes agricoles, de paniers à crevettes et de paniers pour la pêche.

« Les matières premières venaient d’Indonésie, via Hong Kong, Singapour et Le Havre », dit M. FLAHAUT. « Le rotin pousse de façon sauvage, forme des lianes qui montent et descendent le long des arbres, qui poussent de 20 à 30 cm par jour et atteignent jusqu’à 300 m de longueur. Il y a 2 grandes variétés : le KOOBOO et le PALENBAMG qui est plus souple. »


Un très vieux métier

Roger FLAHAUT a commencé l’apprentissage du métier avec son père Moïse à l’âge de quatorze ans.

Venant de Desvres, il s’est installé au Plouy en 1960. Il y construit un atelier et une pièce de stockage à côté de son habitation.

Un bassin est aménagé pour faire tremper les brins de rotins de 8 mètres de long pliés en deux que son importateur lui livre en bottes de 50 kg, via le Havre ou le port flamand, dans un camion de 4 tonnes.

L’atelier a fonctionné à un moment avec trois personnes dont M. Michel BOURGAIN qui y travailla depuis l’âge de 14 ans jusqu’à la retraite.

A cette époque les coopératives maritimes étaient de gros clients, mais l’industrialisation et l’arrivée du plastique ont cassé le marché.

La petite entreprise a malgré tout continué de faire vivre l’un des plus vieux métiers d’autrefois :

« On commence par préparer et tailler les bâtons utilisés pour le fond et les côtés, puis on fait le fond, les côtés et on termine par les bords et la finition. Tout est fait à la main. Les paniers de pêche sont renforcés avec du fer. Les outils utilisés sont le tassoir, le poinçon, le sécateur, les pinces, la serpette et la cisaille. On travaille assis sur une chaise basse qui permet de garder le panier entre les jambes et de tout avoir à portée de main, sans se baisser. » explique Roger.

Des paniers de bonne qualité


Le rotin est plus résistant à l’eau que l’osier ; il est plus souple et n’est pas mangé par les vers.

Les paniers fabriqués par la maison FLAHAUT (une cinquantaine chaque semaine) sont donc de bonne qualité, ce qui a permis de garder une bonne clientèle : les paniers étaient vendus à Cherbourg, Port-en-Bessin, Dieppe, Concarneau…. Ils étaient expédiés également aux coopératives, aux centrales d’achat, dans les magasins et grandes surfaces de la région.

« Mais c’est un métier qui va se perdre. La vannerie d’importation est beaucoup moins chère. Seule la petite vannerie de fantaisie sur mesure se maintiendra »  dit Roger.

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Roger FLAHAUT et Michel BOURGAIN à l’oeuvre